crise, n.f. Dictionnaire des cours d'anglais

Définitions

1. Phénomène économique récurrent en passe de remodeler profondément le paysage des cours d'anglais en France.

la faillite de Lehman Brothers

Depuis la faillite de Lehman Brothers en 2007, on observe notamment :  

  • Des transferts de budgets importants : l'argent des entreprise ("1% formation") transféré aux organismes de financement (OPCA) est maintenant transféré massivement pour la formation des demandeurs d'emploi. Autant de clients en moins d'un côté, autant de clients en plus de l'autre. 
  • Moins de clients particuliers. Ponction fiscale augmentée... Revenus diminués... Incertitudes par rapport à l'avenir... Les particuliers qui s'offrent une formation d'anglais auto financée sont encore présents, mais ils sont moins nombreux. Du coup les gens essayent de se débrouiller avec des formules plus économiques, internet, la débrouille. 
  • Moins de formations "de confort". Apprendre l'anglais juste pour le plaisir, juste parce qu'on a le temps, juste parce que le Comité d'Entreprise propose un stage, juste parce que ... for the fun ! Parce qu'on sait jamais, parce qu'un jour on ira peut-être à New York, parce que... Ces clients là sont de moins en moins nombreux. Restent ceux qui ont un but précis: 750 points au TOEIC, se faire promouvoir. 
  • Besoin de prouver son niveau. Les tests d'anglais ont le vent en poupe. Et là où nous faisions passer 10 TOEIC pour 100 stagiaires il y a 5 ou 6 ans, la proportion (tous examens confondus TOEIC, LINGUASKILL, CAMBRIDGE...) est maintenant plus proche de 40% !
  • Clients toujours plus jeunes. La pression à l'apprentissage de l'anglais au niveau des jeunes (13 - 25 ans) augmente continuellement. Heureusement l'offre augmente aussi et ils sont de plus en plus nombreux à pratiquer les séjours linguistiques, les années à l'étranger, le soutien scolaire et les sections européennes... Seule ombre au tableau: la rarefaction des budgets Erasmus, eux aussi victimes de la crise. 
  • L'anglais, une compétence discriminante. Cette tendance a été lancée par les écoles d'ingénieur qui imposent un niveau d'anglais B2 pour délivrer leurs diplômes. C'est une tendance qui est en train de s'installer à tous les niveaux de la société, depuis l'école (supériorité perçue des sections européennes et internationale) jusqu'aux conseils d'administration (cooptation d'administrateurs capables de parler anglais et de comprendre le monde). 
  • L'expatriation valeur montante. Les jeunes des génération précédentes en rêvaient mais ils étaient rares à partir à Tahiti. Les jeunes d'aujourd'hui en rêvent et le font massivement. Ils partir étudier le affaires politiques au Canada, faire leur droit aux Etats-Unis. Ils deviennent ingénieurs à l'étrangers et ils partent tout simplement à l'aventure. Leur attitude a changé: l'étranger n'est plus un petit détour pour pimenter sa vie et étoffer son CV : c'est devenu un débouché à part entière pour ceux qui pensent leur avenir bouché. 
  • L'émergence de nouveaux médias pédagogiques. Les séries notamment jouent un rôle grandissant dans l'apprentissage de l'anglais et les jeunes sont nombreux à les visionner (anglais sous titré anglais please) dans le but avéré d'apprendre en se distrayant. 
  • Fracture générationnelle. La méfiance envers l'étranger, solide valeur franco française des générations précédentes est en train de s'effriter chez les jeunes. L'étranger est un partenaire, un alter ego omniprésent. Il est black et beur chez nous, anglais ou chinois ailleurs mais présent partout, dans les films, l'économie, dans les médias, sur internet, dans le métro, au bureau. Pour les moins de 30 ans, l'étranger va de soi. It's a fact of life... C'est un changement d'attitude plus profond qu'on le croit car il relativise des pans entiers de la culture française. Mais il mettra encore une vingtaine d'années à se manifester pleinement (le temps que les jeunes arrivent aux commandes...). 

Petit à petit, la crise économique actuelle remodelle le rapport à l'étranger, et donc à l'anglais.